6 mars 2007

lettre ouverte à la Gauche : à propos de trahison du peuple de gauche

Salut à tous,

On me posait la question et s’inquiétait du risque de voir Francois Bayrou trahir le peuple de gauche. Cette inquiétude, je la concois et elle est réelle, car, pour qqun de gauche, voter pour un homme qui vient du centre-droit demande du courage.

Alors, je pose deux questions :

Qu’est-ce que le peuple de gauche ? Ouvriers ? Ils sont plus nombreux chez Le Pen désormais. Classes moyennes inférieures ? Classes désespérées, car elle n’ont plus l’espoir de l’ascension sociale et craignent la chute dans les couches miséreuses ? Fonctionnaires ? Ceux-ci ont tellement perdu en pouvoir d’achat ces dernières années et ne voient plus trop leur role dans la société. Alors je définirais le peuple de gauche comme un peuple qui croit au progres social et à l’évolution de la société vers plus de justice sociale, et ne voit pas seulement les solutions au prisme de l’économie. Ce peuple croit plus que les autres en l’ascenseur social et qui place l’école en première place dans ce role à jouer. Un peuple pour qui l’aide aux plus démunis et la solidarité intra- et extragénérationnelle est au premier plan. Un peuple pour qui le mot service public n’est pas vain.

Qu’est ce que trahir ? C’est pour moi, promettre quelque chose et ne pas le tenir. Pour moi, c’est aussi refuser de dire les choses comme elles sont, manquer d’honnêteté intellectuelle.

Donc trahir le peuple de gauche c’est lui promettre la mise en place de son projet de société et (sciemment ou non sciemment) ne pas le mettre en place.

Qu’a fait la gauche ces dernières annees ? (ne pas voir dans mon propos une évaluation des politiques publiques, mais plutôt une analyse sous l’angle de la trahison)

1) 35 heures : on a dit aux francais qu’en partageant le travail on créerait de l’emploi. Soit, ca a pu fonctionner. Ce qui a surtout suivi, c’est un formidable mouvement de moderation salariale. A la rigueue, si on donne le choix aux gens entre travailler -, gagner – ou travailler +, gagner +, chacun fait ce qu’il veut. On a voulu faire croire au peuple de gauche que non seulement lui ne supporterait aucune perte de revenues et qu’en plus son voisin aurait du travail. Là je dis trahison car les promesses n’ont pas été tenues, on n’a pas voulu expliquer ce qui allait se passer.

2) Privatisations : il est dit que Jospin a + privatise que la droite. C’est vrai mais le pire n’est pas là (je ne juge pas les privatisations). L’Europe a imposé certaines privatisations, mais la gauche a toujours refusé d’expliquer cela. C’est une grave erreur. On ne peut pas incanter le service public d’un côté et de l’autre privatiser. On peut expliquer en quoi il faut privatiser et en quoi les missions actuelles peuvent être maintenues. Là encore, on a pris les gens pour des imbeciles,et bien sur que le peuple de gauche s’est senti trahi.

3) La dette : c’est le scandale. On ose faire croire aux gens que la dette est bien, qu’elle peut relancer l’activité. Du coup on a créé de la dette uniquement parce que les dépenses de fonctionnement sont supérieures aux recettes. Ce n’est pas de l’investissement sur l’avenir, c’est du gaspillage. Or, qu’est ce que la dette et à qui profite-t-elle ? Là encore, la gauche veut nous faire croire que la dépense publique profite aux plus démunis. Tous les ans, nous payons les interêts de cette dette (15% du budget national, juste un peu moins que l’Education Nationale). Quand je dis nous, ce sont tous les contribuables. Qui touché ces interest ? ceux qui ont prêté leur argent à l’Etat, bien sûr, c’Est à dire : gens les + fortunés ; grandes banques ; Etats du Moyen-Orient, fonds de pension, etc. La dette est donc un formidable transfert d’argent du peuple contribuable vers une minorité de riches. Et ce transfert est supérieur à toutes les prestations sociales en France.

Sur toutes ces questions, je considère que si le peuple de gauche est trahi, c’est par la gauche elle-même qui lui a menti et a voulu lui dessiner un monde different.

C’est la raison qui m’a poussé à aller vers Bayrou. Car lui dit les choses telles qu’elles sont, avec courage et meme si ce n’est pas facile à entendre. En disant le vrai, on ne peut trahir le peuple.

On peut ne pas être d’accord avec les solutions de Bayrou (comme celles ci sont très modérées et de bon sens, cf. Airbus ces temps-ci, c’est difficile), on ne peut ignorer l’espoir que sa candidature lève : enfin un politique qui parle vrai et est honnête intellectuellement.

J’ai perdu confiance en cette gauche des illusions. Tout le monde n’est pas mauvais dans ce camp, mais beaucoup ont choisi de mentir résolument au peuple de gauche.

Il est temps de tous travailler au meme objectif, avec un Président qui dit ce qui se passe et qui reunite toutes les bonnes volontés.

Dans son livre, “Au nom du Tiers-Etat”, Bayrou reprend Siéyès : „Qu’est-ce que le Tiers-Etat ? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’ici ? Rien. En quoi aspire-t-il ? A devenir quelque chose.” Il avait dit ca en janvier 1789. Il est temps que le Tiers Etat devienne quelque chose en France, et ne se fasse pas rouler dans la farine par un système politique qui croit vouloir decider à sa place.

Vous me voyez decidé à participer de cet espoir.

Salutations,

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