30 avril 2007

mon intention de vote au deuxième tour

Chers tous,
vous fûtes témoins de la campagne je crois respectueuse et pleine de convictions que j'ai menée pour Francois Bayrou.
Je considérai que tant Ségolène Royal que Nicolas Sarkozy n'étaient pas adaptés à la situation. Je persiste à le penser et je m'engagerai aux côtés de Francois Bayrou dans son nouveau parti politique.

Les événements de ces derniers jours m'ont éclairé un peu plus sur l'esprit des deux candidats restants au second tour. Nous avons vu Royal faire preuve d'esprit d'ouverture vers le centre, ce qui, il faut l'avouer, est rare de la part d'un socialiste. Le débat organisé finalement fut exemplaire. Oui, il y a des points d'accord, oui, il y a des points de désaccords, nous sommes opposants, pas ennemis. L'attitude de Nicolas Sarkozy et la duplicité de son discours, disant jeudi soir à la télé ne pas pratiquer l'insulte et ayant eu des propos d'une violence phénoménale hier soir [vendredi à Clermont] à l'encontre de ses adversaires est indigne d'un grand politique. Sa victimisation permanente, sa manière de montrer qu'il est le sauveur de la démocratie, les pressions exercées sur les élus de l'UDF me donnent la nausée (d'ailleurs si 2/3 des députés UDF ont annoncé voter pour lui, seuls 2 sénateurs UDF l'ont fait). Ses tentatives d'homogénéiser le champ politique à son image, en créant un pôle du centre et un pôle de gauche, écartant de fait les opposants classiques à sa politique, démontrent la volonté de tout dominer dans le champ politique sur le principe du « qui n'est pas avec moi est contre moi ». Le fait de dire n'être « pas intéressé » par le débat Bayrou-Royal montre son mépris absolu de ses adversaires.

J'ai pu envisager dimanche soir un vote potentiel pour Sarkozy. Sur le fond du programme, tout n'est pas à rejeter, et notamment sur l'économie, je suis plus proche de ses idées.
Ses méthodes m'ont fait changer d'avis.

J'ai pu envisager dimanche soir un vote potentiel pour Francois Bayrou (vote nul). Cette démarche eut été la bonne si les deux candidats eussent été bonnet blanc – blanc bonnet. Il se trouve qu'un candidat a teinté son bonnet de couleurs noires.

J'ai pu envisager dimanche soir un vote potentiel pour Ségolène Royal. Son programme économique et social, bien évidemment complètement aberrant et immobiliste, ne me séduisent pas. Sa réforme des institutions est par contre bienvenue et son esprit d'ouverture, de rupture avec les deux blocs, même si je ne suis pas dupe de l'aspect électoraliste de cette attitude, me parait avoir évolué dans le bon sens.

Quoi qu'il en soit, quel que soit le vainqueur, je serai dans l'opposition au vainqueur de l'élection, tout en pensant peser sur le cours des choses. A l'hostilité permanente, à la défiance, à la violence, je préfère le débat démocratique, le respect des différences. Je préfère être dans une opposition constructive, qui ne dira pas oui toujours, ni non toujours, à être dans une opposition vilipendée et ostracisée.

Pour ces raisons, et en toute conscience, je voterai dimanche prochain pour Ségolène Royal.

Cela ne veut pas dire que je la soutiens. Cela ne veut pas dire que mes amis politiques choisissant Nicolas Sarkozy sont mes ennemis, loin de là.
Le respect dont Ségolène Royal me fait preuve lui garantira ma voix. J'invite chacun à réfléchir sur le sens de son vote.

Salutations,

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