12 mai 2007

bilan de l'élection présidentielle

Ce qui devait arriver arriva…

L’élection présidentielle 2007 est terminée. Cette année, les sondages ne se sont pas trompés. Ségolène Royal, représentante d’une gauche qui aurait dû gagner, tant la conjoncture était favorable (popularité du gouvernement au plus bas, bilan de l’ex Ministre de l’Intérieur très ambigu, mobilisation sociale de la gauche, division importante de la gauche de la gauche, participation systématique de la gauche à tous les gouvernements des grands pays européens), a réussi à faire échouer le PS.

Le message socialiste était brouillé depuis le départ. Son programme n’était qu’un appel à la défaite, tant le PS, en son sein, connaît sur chaque question importante (Europe, retraites, salaires, fiscalité, nucléaire) toutes les composantes possibles.

Une partie de la gauche s’est réfugiée dans le vote centriste du candidat Bayrou. C’était le seul à éviter l’élection de Nicolas Sarkozy. Tout le monde le savait, mais le PS a fait campagne pour atteindre le 2e tour, pas pour le gagner. Syndrome du 21 avril oblige.

Désormais, il y aura le 6 mai. On ne peut pas dire que la gauche n’avait pas été prévenue. Pour conjurer le sort de 2002, le PS a préféré choisir l’élection de Nicolas Sarkozy. Les électeurs de gauche, qui, eux, subiront la politique du Président Sarkozy, se sont fait tromper par la lubie du « vote utile ».

Désormais, il faut tirer les leçons de cette élection. D’abord, souhaiter que Sarkozy arrive à mettre en place son programme visant à moderniser la société française, et espérer que les points les plus réactionnaires voire liberticides mis en avant lors de sa campagne soit mis au rebut.

Ensuite, souhaiter que la gauche se rénove et se réforme. L’avenir pour la gauche est celui-ci : une gauche socialiste, allant des anciens communistes à Fabius-Emmanuelli-Mélenchon et une gauche sociale-démocrate autour de Dominique Strauss-Kahn. Toute autre constellation est synonyme d’échec.

Enfin, espérer qu’un pôle démocrate se crée au centre, avec un réel pouvoir de vigilance, sachant s’opposer lorsque c’est nécessaire, sachant soutenir le gouvernement lorsque son travail est bon. Pour en finir avec l’opposition ou l’adoubement systématique.

Qu’a-t-on constaté, d’un côte comme de l’autre ?

Au PS, d’abord nous avons vu les éléphants tirer sur le Parti puis se réconcilier en vue des législatives. Circulez, il n’y a rien à voir, le PS n’a pas perdu, la preuve, il constitue une immense famille unifiée pour vaincre aux législatives. La moitié du PS veut rester dans l’Union de la gauche, l’autre moitié veut s’unir avec le Mouvement Démocrate de Bayrou, et le chef fait des blagues pour réconcilier tout le monde. C’est limpide et la victoire sera au rendez-vous, sans coup férir (fait-rire).

A l’UMP, la machine de guerre est en place. Les ¾ des élus UDF vont être inféodés, mis au fer, rendus muets pour pouvoir se faire réélire. La politique de terreur et le bon goût de la soupe semblent faire perdre à de nombreux élus leurs convictions. Il y aura donc un « pôle de droite » majoritaire, un « pôle du centre » et un « pôle de gauche » autour du Président Sarkozy, dont le rôle sera de dire oui et bravo à tout bon mot du grand chef. Le pouvoir absolu, très confortable pour appliquer un programme, est très dangereux car il n’empêche pas les erreurs. Or chacun fait des erreurs, et nul doute que, malgré son talent, Sarkozy en fera.

Au Mouvement Démocrate, il n’y aura plus grand monde : quasi aucun cadre, aucun élu, tous racolés par l’UMP, plus qu’une armée d’électeurs ne se retrouvant plus dans le clivage sempiternel droite-gauche. L’UMP n’a pas réussi à tuer l’UDF en 2002, nul doute qu’elle ne va pas se gêner et vouloir tuer le Mouvement Démocrate autour de François Bayrou.

La situation est limpide. Les français ne veulent pas d’un bipolarisme forcené, cependant les forces politico-médiatiques y sont intéressées, car c’est plus simple. Ni le PS ni l’UMP n’ont intérêt à avoir une troisième force.

Donc pour les législatives, scrutin non proportionnel, il y aurait deux situations possibles face à l’UMP, qui de toutes façons va gagner, comme le parti du Président nouvellement élu a toujours gagné.

Soit le PS la joue perso, auquel cas c’est une déroute historique qui l’attend, tant il est affaibli dans de nombreux de ses ex-bastions. Le Mouvement Démocrate, dans ce cas, fera des scores honorables dans 577 circonscriptions, le permettant de se maintenir pour provoquer de nombreuses triangulaires (aux législatives, on peut se maintenir au 2e tour dès lors qu’on a réalisé 12,5% des inscrits). Le mode de scrutin lui garantira un échec monumental.

Soit le PS réalise certains accords locaux avec les démocrates, auquel cas et PS et Mouvement Démocrate limiteront la casse.
La tendance et l’histoire du PS (préférant la théorie du suicide plutôt que partager un gain) laissent penser à la première solution. Auquel cas nous aurons 450 députés UMP, 120 socialistes et quelques démocrates, qui se rattraperont aux élections suivantes (locales, européennes), où la proportionnelle leur donnera des sièges.

Si le PS accepte des accords, même partiels, il y aura 30 députés de plus de chaque formation.

Quel avenir pour le Mouvement Démocrate ?

Si les élus de l’UDF vont tous à la soupe sarkozyste, ce qui va à l’encontre de la campagne menée autour de François Bayrou, le Mouvement Démocrate aura définitivement rompu avec son image rétro de parti mou de centre-droit, et conservera une part importante des électeurs de François Bayrou du premier tour de l’élection.

Son avenir prendra le chemin du Parti Libéral-Démocrate au Royaume-Uni. Les libéraux et les sociaux-démocrates ont fusionné en 1988 pour progresser de 16% au début des années 90 à 22% aux élections législatives de 2005. Faible progression, qui cependant a fait tripler leur nombre de députés, étant donnée l’absence de proportionnelle là-bas. Bientôt, ce sera un parti charnière.

Ce mouvement réussira-t-il derrière la personnalité charismatique de François Bayrou ? Les institutions sont fortement contraignantes pour sa pérennité, cependant la population devra décider si, oui ou non, entre un Etat-UMP omnipotent et un PS figé sur ses querelles internes et ses positions passéistes, il y a une légitimité pour un Parti libre, qui se fera le réceptacle des déçus du PS et de l’UMP.

J’ose espérer que oui, et c’est la raison pour laquelle j’ai choisi, avec quelques amis, de m’engager sur cette voie à Francfort en créant la future section de ce Mouvement.

Je vous encourage à pré-adhérer au Mouvement Démocrate pour montrer votre volonté de ne pas baisser les bras.
http://www.mouvementdemocrate.org/

Aucun commentaire: