15 novembre 2008

Nouvelles élections en Hesse le 18 janvier 2009 : état des lieux

Sondage réalisé après l'échec d'Ypsilanti : par rapport à l'élection de janvier 2008 : SPD -10, Grüne +4,5, CDU +4, FDP +1,5


Après l'échec lamentable de Mme Ypsilanti à se faire élire Premier Ministre de Hesse, dû à son incapacité à déceler les frictions dans son parti politique, tous les partis étaient plus ou moins d'accord pour provoquer de nouvelles élections.
Ce sera chose faite la semaine prochaine, avec l'auto-dissolution du Parlement. Les élections auront lieu le 18 janvier 2009.

Le temps de faire une analyse des forces en présence et des stratégies électorales :
SPD : le parti va essayer de limiter la casse, mais nul doute qu'il se fera sanctionner lourdement. Les débats internes sont agités dans la sociale-démocratie hessoise, et une partie de son électorat risque de bouder les urnes. Les 4 députés qui ont refusé de voter pour la coalition sont en procédure d'exclusion du parti et ne seront pas candidats. Quant au choix de la tête de lite, M. Schäfer-Gümbel est un inconnu de 39 ans, qui est loin d'avoir le charisme d'Andrea Ypsilanti. Le programme politique social-démocrate est toujours le même, basé sur la refonte du système scolaire, le développement de nouvelles énergies et la construction d'infrastructures routières et aéroportuaires. Mon pronostic pour le SPD : une lourde défaite (-10 est un minimum).

CDU : le parti de Roland Koch repart au combat avec le statut de favori. A priori il a compris que sa campagne de janvier, basée sur l'assimilation de la criminalité juvénile à l'immigration (pas moins!) était néfaste et avait cristallisé contre lui une grosse partie de la population. La CDU va baser son programme sur sa force, surtout en cette période de crise : l'économie, avec des programmes pour la finance (la Hesse est le premier employeur d'Allemagne dans ce domaine, surtout à Francfort), l'automobile (avec l'usine d'Opel à Rüsselsheim) et les transports et l'énergie (autoroutes à gogo, aéroport nouveau à Cassel, aggrandissement à Francfort, immense centrale à charbon à Hanau). Et toujours le même refus des énergies renouvelables, et toujours aucune inflexion sur la réforme échouée du système éducatif. Après tout, si ca marche... Mon pronostic pour la CDU : une belle victoire (+5 au moins).

FDP : pas grand chose de neuf chez les libéraux. Toujours à la botte de la CDU (ils ne veulent discuter vec personne d'autre après l'élection, contrairement aux autres partis), ils poursuivent leur but en psalmodiant les mêmes credos : liberté économique et civile, baisse des impôts pour soutenir l'économie, liberté des écoles et universités. Le rôle du FDP se cantonne à celui d'essayer de récupérer l'électorat le moins conservateur de la CDU et de tente une percée chez les bobos électeurs écologistes. Son leader, Jorg-Uwe Hahn, reste peu connu en Hesse. Mon pronostic pour la FDP : un score proche voire inférieur à 2008.

Linke : chez eux, c'est le désordre. Aucune position audible sur l'échec d'Ypsilanti, 2 ou 3 credos anticapitalistes et socialistes (rétablir l'impôt sur la fortune, embauche de 25.000 fonctionnaires, nationalisations). Bref, du déjà vu. Ils vont essayer de progresser sur les ruines de la SPD, sans avoir montré leur utilitédans le Parlement actuel (si leurs électeurs avaient voté Verts ou SPD, Koch aurait été sorti pendant 5 ans). Mon pronostic pour la Linke : une progression de 2 points environ.

Grüne : je ne vais pas être très objectif avec mon parti, qui a perdu beaucoup de voix en 2008 d'électeurs attirés par le char(is)me d'Ypsilanti. Ils comptent les regagner, voire au-delà, en se repaissant de l'être chancelant qu'est le SPD. Ils ne referont pas l'erreur de faire de la pub pour "rot-grün" (SPD-Verts) en livrant leur propre combat sur leurs thèmes de prédilection : éducation, social et environnement (transports, énergie, agriculture). Ils ont un énorme atout en la personne de Tarek Al-Wazir, leur leader de 37 ans, qui est désormais en Hesse une personnalité connue, reconnue et appréciée. Là où l'électorat de gauche est en panne de leader, en voilà un qui va s'afficher. Mon pronostic pour les Verts : une hausse de 5 points est un minimum.

La campagne sera courte et intense : à chaque parti de trouver son positionnement programmatique et stratégique. Sur ce dernier point, CDU, SPD et Grüne veulent imposer leurs thèmes en ne se fixant pas sur des alliances possibles ; le FDP ne veut que la CDU (éventuellement les Grüne) ; la Linke ne veut que l'échec de Koch.
Une campagne intéressante, qui risque de ne pas passionner les hessois : la participation va connaître son plus bas historique...

Aucun commentaire: