25 février 2007

de l'invective en politique ou quelle mouche a piqué la gauche ?

J'ai cru que le PS allait changer avec sa nouvelle candidate : en dépit d'une carrière propulsée par Francois Mitterrand, elle incarnait l'idée qu'une nouvelle gauche était possible.
La procédure démocratique de désignation de la candidate en interne au PS a impressionné beaucoup de gens et donné du crédit à cette candidature. Une manière nouvelle de faire de la politique, nous promettait-elle. J'y ai cru, comme tant d'autres.

Où en sommes-nous désormais ? La candidate a ressorti un update du programme commun, s'est entourée des fameux "éléphants" après les avoir écartés, et se comporte avec son équipe comme ayatollah avec ceux qui proposent une critique interne (Besson par exemple). Désormais le PS et la gauche réservent leur feu à Francois Bayrou avec des arguments irrespectueux et dangereux.

Comment une équipe de 50 parlementaires, les "bédouins" peut-elle faire peur à une armée de plusieurs milliers d'élus, composant un des deux plus gros partis francais ?

Que Monsieur Hollande parle de Le Pen comme seul 3e homme possible est symptomatique de cette stratégie. Montrer un épouvantail en rejet pour s'attirer des suffrages au nom du fameux "vote utile" est une ruse éculée de la mitterrandie.
Monsieur Lang se montre agressif en traitant le candidat Bayrou "d'attrape-benêts", reprenant la dialectique de Marie-Georges Buffet. Les benêts vont surement retourner voter pour lui.
Le programme de Mr. Bayrou serait "libéral et conservateur". D'autres voix s'élève contre un candidat qui aurait volé certaines de ses idées à la gauche. Où est la logique, et surtout où est le changement par rapport aux anciennes méthodes ?

L'UDF est de droite, entend-on et a toujours voté avec l'UMP. Comment considérer le vote contre le CPE, contre la privatisation des autoroutes, contre la dernière loi sur l'audiovisuel de l'UDF au Parlement. Si ces élus ont voté la censure en 2006, alors qu'élus avec des voix de droite, ils avaient tout à craindre de représailles du clan UMP, n'est-ce pas montrer son indépendance ? L'UDF soutient, en Ille-et-Vilaine, à Lyon, en Rhône-Alpes, nombre de projets socialistes. Ailleurs, il soutient, et plus souvent bien sûr, les exécutifs UDF. L'UDF a toujours refusé les alliances avec le FN, ce qu'on ne peut pas dire du RPR-UMP.

Nombreux sont ceux qui au PS, souscrivent au programme de Francois Bayrou. Bernard Kouchner, a lui-même dit sur RTL que Bayrou avait raison de vouloir dépasser le clivage gauche-droite.

Si chaque jour, des flots entiers d'anciens électeurs de gauche se retrouvent dans le courant rénovateur de Francois Bayrou, ce n'est pas en les insultant qu'ils reviendront. C'est par le passé en insultant les électeurs FN qu'on les a renforcé dans leur choix.

La peur actuelle du PS est le reflet de celle de l'UMP. Elle s'exprime différemment. La perspective d'une participation à un gouvernement d'Union est sans doute plus désagréable à ces gens que celle de se partager le pouvoir, une fois sur deux, chacun son tour, en diabolisant l'adversaire.

Nul doute que les deux partis dominants continueront à avoir peur et amplifieront leurs attaques contre Francois Bayrou. A chaque coup en direction du centre, ce seront autant d'électeurs qui partiront.
L'avantage de cette technique est que cet affrontement dirigera ces électeurs vers Bayrou plutôt que vers les extrêmes. Car les électeurs de gauche modérée savent qu'avec Bayrou, ils ne seront pas oubliés et participeront au travail commun. Les électeurs de droite modérée le savent aussi. Pour l'instant, leurs représentants font comme si ce n'était pas possible.

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