7 octobre 2008

Début des négociations pour un gouvernement minoritaire en Hesse : enfin !

Tarek Al-Wazir, leader des Grünen de Hesse, et Andrea Ypsilanti, probable future Premier Ministre SPD de l'Etat


Une page se tourne en Hesse (Etat du centre-ouest de l'Allemagne, où se situent Francfort, Wiesbaden et Cassel).
Après que la situation électorale a créé des rapports de force alambiqués (cf. mon article sur la situation), il est temps de faire un petit historique des derniers mois.
27 janvier 2008 : élection du Parlement de Hesse. La Linke rentre au Parlement, et ni CDU-FDP ni SPD-Grün ne peuvent obtenir la majorité. Aucune autre coalition n'est possible, tant les fronts se sont durement opposés, principalement autour de la figure controversée du Premier Ministre sortant, Roland Koch.
mars 2008 : alors qu'elle avait promis le contraire, Andrea Ypsilanti, leader du SPD, annonce vouloir être élue avec le soutien de Die Linke (ce qui aurait permis une majorité de 57 voix sur 110). Mme Metzger, élue SPD à Darmstadt, annonce qu'elle votera contre ce que CDU et FDP appelle "Wortbruch" (mot qui devrait être élu gros mot de l'année en Allemagne, signifiant le manquement à la parole donnée). Les négociations de gouvernements avec les Grünen sont suspendues.
avril 2008 - août 2008 : le Parlement siège et les projets de loi passent avec des majorités fluctuantes, basées sur les contenus. Drole de politique, qui voit les Grüne voter tantôt avec CDU-FDP, tantôt avec SPD-Linke, la Linke voter avec CDU-FDP contre les 2 autres, bref on a quasiment vu toutes les situations.
septembre 2008 : reprise des spéculations sur une seconde tentative d'élection de Mme Ypsilanti. Une vote probatoire est essayé dans les groupes parlementaires SPD, Grüne et Linke : 56 voix pour Ypsilanti, 1 abstention seulement (Mme Metzger). Une voix pour faire passer le gouvernement minoritaire (la Linke se contentant d'un soutien sans participation), c'est peu. Surtout que d'après la Constitution de Hesse, Mr. Koch doit d'abord être destitué, puis remplacé. Si personne ne le remplace dans les 10 jours, faute de majorité, de nouvelles élections interviennent. De quoi provoquer des sueurs froides au SPD, qui risquerait la claque, étant logiquement tenu pour responsable de l'échec (en plus d'avoir menti aux électeurs).

Ce week-end, le SPD a accepté le principe des négociations, chose que les Grüne ont déjà fait. Le 6 octobre, elles ont commencé. Objectif fin octobre pour créer un programme de gouvernement et un gouvernement, les faire valider par chacun des deux partis, par la Linke, et solidariser ses élus au nouveau gouvernement. Les négociations risquent d'être âpres, cependant l'espoir a changé de camp. Les jours de Roland Koch sont comptés, et ce n'est pas plus mal.

Si une telle constellation résiste à l'épreuve du temps, c'est une autre question. Mais d'ici là, Koch sera parti sous d'autres cieux, à Berlin, Bruxelles ou ailleurs, et la CDU de Hesse aura trouvé quelqu'un d'autre, rendant le dialogue avec SPD et Grüne possible.
Rien n'est simple ? Rien, en effet.
J'espère que les Grüne tireront leur épingle du jeu et en profitent pour profiler Tarek Al-Wazir, leur leader charismatique, à la place qu'il mérite : numéro 2 du gouvernement et forcément bien placé pour un poste à Berlin en 2009 ou 2013 (échéance prévue de la coalition SPD-Grüne).
A titre personnel, je ne vois pas cet attelage fonctionner plus d'un an.
Le mot de la fin revient à Angela Merkel : "en ces temps difficiles, on a besoin de gouvernements stables et pas de club d'expériences". Hmmm... bien résumé, en effet. Mal sehen !

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